Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal

 

 Pluie sentimentale [libre pour une personne]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
MessageSujet: Pluie sentimentale [libre pour une personne]   Pluie sentimentale [libre pour une personne] EmptySam 26 Déc - 23:56
Maël Lewis
Maël Lewis

Race : Atlante - Humaine
Age d'apparence : 25
Passeur : : Oui
Confrérie : : Oui
Métier : Primat - Maître des espions et des assassins
Fiche : Fiche de personnage

Ils étaient fascinants, ces êtres vivants. Maël avait beau tout calculer en terme de probabilités, ils le surprendraient toujours. Ils étaient habiles et créatifs. Condition qui ne pourrait probablement jamais approcher même avec ses millénaires à apprendre, à tenter de leur ressembler. Elle était adorable cette enfant qu'il avait contemplée dans son jeu, de loin, avant qu'elle ne constate sa présence et aille se cacher dans sa maison. Etait-il si effrayant ? C'est qu'il était couvert de la tête au pied, ténèbres parmi les ténèbres. Si des broderies aux fils d'argent ne teignaient nullement sa lourde cape à capuche, sans un égard, on l'aurait pris pour un malfrat, quelqu'un de louche et malintentionné. Oh, il n'avait pas dit qu'il n'était pas malintentionné, mais il tâchait de ne pas en avoir l'air. Ses longs cheveux blancs demeuraient invisibles sous sa capuche. Il l'avait effrayée, cette petite, à moins qu'il ne s'agisse de sa garde. Il fallait avouer que quatre hommes en armure, épée à la hanche, carrure démesurée, ça avait de quoi terroriser une petite fille. Maël, au milieu d'eux, devait paraître bien insignifiant. Plus petit, plus chétif, il avait l'air d'une princesse en promenade. L'image le fit rire intérieurement. Il était bel et bien en promenade, sous bonne escorte. Ce serait une promenade stérile comme beaucoup d'autres. Mais au moins il prendrait l'air, il en donnerait l'impression. Il ne respirait guère, la vérité, c'était qu'il aimait passer au milieu de ces gens, observer leurs réactions et enrichir sa base de données, la mettre à jour. En plusieurs millénaires, les mœurs avaient changé, évolué. Le Primat avait suivi ce changement et pour un vieillard, il était véritablement à la page. C'était l'une de ses plus grandes forces. Il était un bon orateur et très rapidement, il apprenait la façon de vivre de ces gens, pour s'adapter à eux, à leurs préoccupations. Il en devenait extrêmement persuasif.

D'un pas lent, il quittait la ville, choisissant le chemin le plus court. Les pavés irisés laissaient place à une sorte d'herbe, ou un terrain duveteux. C'était assez difficile à définir car des bottes disparaissaient sous une couche vaporeuse de nuages que sa cape caressait derrière lui. La rivière était l'une de ses autres lubies. Le courant n'était pas fort ici, l'eau ne s'en trouvait pas profonde. Mais son doux clapotement lui apportait une certaine paix qu'il aimait à retrouver. Droit, inflexible, il contemplait le cours d'eau pensif. Il y resta longtemps. Sa garde devait en avoir assez. Ça n'était pas la première fois qu'il restait planté là de longues minutes durant, comme si le temps n'avait sur lui et sur ses muscles, aucune influence. C'était vrai. Mais ils ne le savait et Maël n'aurait pas la folie de leur dire. « Laissez-moi seul, mes frères. » fit-il enfin, impérieux et pourtant calme, un timbre de voix exercé pour être respecté. Sa garde sembla soulagée d'être ainsi relâchée. Maël ferma les yeux, entendit leurs pas s'éloigner. Ils ne s'en iraient pas bien loin. Ils iraient s’asseoir et resteraient à portée de voix pour intervenir en cas de danger. Les minutes passèrent encore sans qu'il ne s'en rende compte, évadé dans ses si nombreux souvenirs. Il avait beaucoup de choses à tirer et avait la faculté de les revoir. Ça lui permettait une deuxième analyse de la situation. Certains points lui ayant échappé étaient mis en exergue et pour quelqu'un qui faisait de la politique, c'était infiniment utile. Il fut tiré de ses pensées en sentant la pluie tomber sur sa capuche. Il ouvrit les paupières sur une rivière maltraité par les chutes de gouttes d'eau. D'un geste délicat et mesuré, Maël ôta l'un de ses gants pour laisser la pluie toucher sa peau. Les sensations lui venaient, lui, la machine sous l'apparat d'un Atlante. Une étrange sensation à laisser cette eau faire naître ces perceptions. Il ôta le second gant : son visage à l'expression de marbre aurait du sourire. Une défaillance dans sa mascarade. Mais qui verrait sous sa capuche ?  

Il laissa alors ce sourire naître et l'humain, en lui s'exprimer. Vie, douce vie qu'on lui avait donnée, celle d'un passeur, le fils du Créateur. Il lui avait offert cette existence, lui qui n'aurait pu n'être qu'une machine... mais il était bien plus que cela. Il était à mi-chemin entre l'homme et la machine, doté d'une conscience... Et de quelques rares sentiments qui émergeaient, parfois. Il avait cette envie en lui, peut-être était-ce fou. Il défit sa cape, elle tomba au sol, peut-être dans l'eau, sur la terre ou dans la boue. Il portait une fine tunique blanche sur un pantalon noir, ses longs cheveux blancs léchaient le creux de ses reins et descendirent plus bas encore lorsqu'il pencha la tête en arrière, les yeux clos, bras ouvert. Il le ressentait, ce sentiment. Il le laissait grandir, il l'aimait tellement. Comment les humains appelaient-ils cela ? Ah oui : le plaisir. Il le sentait si faiblement, mais il était-là, comme un cœur meurtri qui palpitait tout bas. C'était déjà tellement pour lui qui ne ressentait rien. La pluie inondait son visage, ode à son bonheur et puis soudain, il sursauta. Il s'entoura de ses bras, comme une vierge surprise en plein plaisir solitaire. Il s’effarouchait, ses yeux d'un bleu azuré scrutaient les environs. Il avait entendu quelqu'un. Il s'en trouvait gêné, presque coupable. Les voix de sa garde lui parvenaient : ce n'était pas eux, il le savait. Et peu à peu, leurs voix s'éteignaient et sombraient dans le silence, à mesure qu'il retenait le temps, habile manipulateur. Les gouttes d'eau s'étaient figés en pleine chute, défiant les lois de l'apesanteur. La rivière avait cessé son cours, pas un bruit, pas même le vent, rien que son souffle artificiel dans ce vide délétère.

Il marchait alors, un pas, puis l'autre. Lent, il était : il avait tout son temps. Il en était maître. Et lorsqu'enfin, il trouva le responsable, il se posta derrière lui, à bonne distance pour éviter un coup d'épée mal placé. Il relâcha le temps, lui laissant toute l'amplitude habituelle alors que d'une voix grave et souveraine, il invitait à des explications. « Vous. M'espionnez-vous ? » Une plaisanterie ou un pur sérieux ? Difficile à débattre : dans le doute, mieux valait répondre.
Revenir en haut Aller en bas
 
Pluie sentimentale [libre pour une personne]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Passeur, passe ton chemin ! [Libre]
» Le code pour les fiches
» Test pour Vana

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Smugglers :: Univers :: Faun :: Petite rivière astrale-